WMT #36 - Dites "Métriques"
Votre culture se retrouve dans vos mails. La Bible des KPIs Recrutement. Le sourcing par photo de profil. Les règles RGPD du recrutement.
Au bureau ou au ski, prenez quelques minutes pour votre dose hebdomadaire d’inspiration : parlons de Recrutement, de Marque Employeur, et de Psychologie du travail.
→ Quoi de neuf dans ces domaines ?
RGPD, des consignes claires pour le process et pour l’expérience candidat
…mais toujours rien pour le sourcing.
On n’a pas eu d’actu depuis un moment sur le sujet, non ?
On essaie de faire les choses bien, mais à l’heure où Google annonce s’apprêter à traquer non plus les cookies mais les appareils eux-mêmes (euh, pardon ?), on en viendrait presque à regretter cette bonne vieille époque du web sans bannière.
Je vous partage un très bon récap de Yaggo sur le sujet RGPD pour le recrutement : c’est simple, c’est court et c’est facile à comprendre.
De ce que je retiens de cette analyse :
1/ Les portes sont grandes ouvertes au final sur la seule base de “l’intérêt légitime”, pourvu qu’on dise d’une personne “c’est un candidat” ;
2/ Personne, pas même la CNIL, ne fait la distinction entre une personne-cible que l’on approche dans le cadre d’une démarche de sourcing, et une personne qui fait acte de candidature officiellement (aka “le candidat”).
J’ai même l’impression que ce sujet est éludé dans le guide du recrutement de la CNIL.
Dites-moi si j’ai manqué quelque chose ou si vous avez une interprétation différente, mais j’ai l’impression que le RGPD est tellement à côté de ses pompes par rapport aux usages réels du marché, que l’on n’aborde même pas de sujet qui est encore une zone grise.
Comment la culture définit-elle notre style de communication ? (Partie 2)
La semaine dernière, on a défini les différents styles de communication en fonction des cultures, et donné des exemples concrets en entreprise.
Je vous remets le tableau récapitulatif à minima ⬇️
Si vous avez besoin de replonger dedans vous pouvez lire ou relire le numéro #35 de la semaine dernière ;)
Maintenant, appliquons ce que nous avons appris au monde de l’entreprise, à travers cette question simple :
Est-ce que la culture a un impact sur la façon dont on communique par email ?
L’écrit est la forme de communication qui apporte le plus d’incompréhensions et de malentendus. Sans intonations, sans rythme, sans volume, et sans expressions corporelles, il est moins évident de faire passer un message comme de le comprendre.
Ce n’est pas pour rien que les smileys sont devenus aussi populaires !
D’ailleurs, pour le rythme, j’encourage à utiliser la ponctuation et les espacements pour “simuler” dans l’esprit de la personne qui vous lit les pauses et la temporalité.
Mettre des virgules et des points, c’est prendre le temps.
A l’inverse parler d’une traite avec des phrases qui ne sont pas spécialement longues mais qui ne marquent pas de pause 😅 → au-delà de plus grande difficulté à cerner votre propos, l’absence de ponctuation transmet une impression de vitesse.
Maintenant que nous avons vu ces quelques exemples concrets, parlons des travaux menés en 2013 par l’allemand Dirk Holtbrügge et son équipe.
Déterminants culturels et styles de communication par email
Leurs travaux cherchaient à déterminer si l’on peut relier des comportements concrets dans les emails (ton plus ou moins direct, degré de politesse, rapidité de réponse, etc…) à la culture d’appartenance des individus.
Les chercheurs ont évalué si un style de communication qualifié de « haut-contexte » (avec beaucoup d’implicite, et une attention particulière aux relations) s’oppose réellement à un style dit « bas-contexte » (plus direct et explicite), et si le fait d’être « monochrone » (un seul sujet à la fois, souci de ponctualité) ou « polychrone » (plusieurs tâches en parallèle, gestion plus flexible du temps…) affecte aussi la manière d’écrire des emails.
➡️ Qu’a-t-on appris ?
1/ La formalité des emails diffère bien selon le degré de contexte culturel.
Les cultures dites de “haut contexte”, comme l’Inde ou le Japon, accordent plus d’importance à la politesse, aux titres et à la hiérarchie dans les mails.
A l’inverse, les cultures dites de “bas contexte” comme les US ou l’Allemagne se montrent souvent plus directes et moins formelles.
Et là vous commencez à vous demander où se trouve la culture française dans tout ça ? Je vous donne un indice : “J’espère que vous allez bien.”
2/ La promptitude et la précision varient selon la conception du temps.
Les cultures dites « monochrones » (pour qui les délais sont plus importants que les relations) répondent plus rapidement et plus précisément aux emails, tandis que celles dites « polychrones » (pour qui les relations sont plus importantes que le respect du timing) sont souvent plus flexibles sur les délais de réponse, et peuvent être moins focalisées sur la précision.
Qui n’a jamais vécu ce genre de conversation :
“T’es sûr qu’on est prêt pour le kick-off ?”
“Oui oui, ça va le faire, t’inquiète pas.”
”Mais c’est quand tu me dis ça que je suis inquiet !”
3/ L’orientation vers la tâche ou vers la relation dépend de la taille de l’« espace relationnel » ressenti.
Les individus issus de cultures où la sphère privée est grande (dites « high space ») se concentrent davantage sur l’objectif professionnel dans leurs emails, alors que ceux issus de cultures « low space » engagent plus volontiers la dimension personnelle ou relationnelle.
Globalement, cette le montre : malgré tout ce que l’écrit perd en sens par rapport à l’oral, l’impact de la culture reste et s’exprime même fortement.
➡️ Au lieu de gommer les différences, l’email peut révéler des écarts culturels réels dans la manière d’organiser et de rédiger son message.
👉 La semaine prochaine, on verra les meilleures pratiques pour tenir compte de ces différences culturelles, et comment en tenir compte lors des communications, aussi bien internes qu’externes à l’entreprise.
Et oui, ça impacte directement le recrutement, surtout à l’heure où le multiculturalisme peut amener 4 ou 5 cultures différentes à se cotoyer sur un même open space, quand ce n’est pas plus.
Un Outil à bookmarker
Il y a quelques semaines, je vous partageais l’outil Whatsmyname pour retrouver les profils de votre cible sur d’autres sites, juste à partir de son identifiant.
Et je vous disais que j’aimais bien aussi utiliser la “recherche de photo profil inversée” pour retrouver des cibles.
Certains d’entre vous m’ont demandé quel outil j’utilisais, parce que les plus communs ne sont plus vraiment efficaces.
Et bien dernièrement j’ai eu des résultats corrects avec Copyseeker.
Par principe, je n’uploade aucune photo sur le site, j’utilise toujours les url des images publiques en ligne, et je lui demande de chercher si cette photo existe ailleurs sur internet.
Et vous, vous avez un outil de ce type à nous partager ? Dites-me moi et je vous citerai la semaine prochaine :-)
A garder dans nos favoris !
La Bible des Métriques de Recrutement
Vous savez que John Hazelton et moi, on aime bien la data. On vous en a souvent parlé.
Et bien on travaille sur une liste de métriques de Recrutement, de Marque Employeur et de Dév RH qu’on veut mettre à disposition gratuitement.
Mais avant de le partager au public, on aimerait soumettre la V1 à votre avis.
Pour accéder en avant-première à la liste ultime des métriques de recrutement, dites-le ici.
“Nous sommes ce que nous faisons de manière répétée. L'excellence n'est pas un acte mais une habitude.'“
(Aristote)
Remerciements :
Merci à vous qui valorisez mon travail à travers nos échanges ici ou sur Linkedin, et particulièrement celles et ceux que j’ai vu passer Eva Zelus, Maxime Le Bras, Nadira Pegon, Olivier Farlotti, Christine Caillet, Chloe Morisson, Marie Devienne, Flavien Coronini, Clément Derbey, Aurélien Boutaudou, Pierre-Arnaud Bouyer, Gérald Gaillard, Anne-Gaëlle Blanc, Nicolas Galita, Julien Lesourd, Manuel Virzi, Olivia Defond, Guilaume Anthoine, Julien Simoes, Antoine Marinot, Aurélie Leone-Apruzzese, Rassam Yaghmaei, Axelle Friedrich, Gracia Babindamana, Hugo Chabrouty, Pierre Sultan, Valérie Alemanno, Stéphane Messaoudi, Mathieu Lebreton, Lise Denis, Lucie Lamarre, Chantal Lasnier, John Raven, Rania Khassal, and the remarkable Melody Andrade.
Mention spéciale à deux personnes qui ont fait beaucoup pour la communauté des recruteurs, et avec qui j’ai pu reprendre contact cette semaine après une longue période sans se croiser, j’ai nommé Benjamin Jean, qui anime le slack Recruiter’s Kitchen, et Nicolas Darcis, qui écrit (depuis 4 ans déjà ?) la newsletter SNP.
Ah oui, la semaine dernière je vous parlais de la fonctionnalité ChatGPT Tasks.
L’une des tâches que je lui ai demandées est de me rappeler aléatoirement, mais régulièrement au cours de la journée, de boire de l’eau. Bon, faut être à l’aise avec les notifications, il s’emballe un peu parfois.
😱
C’est tout pour aujourd’hui ! Si ça vous a plu, pensez à partager à vos collègues !
💡 D’ailleurs, saviez-vous que cette newsletter fêtera ses 1 ans la semaine prochaine ?
Ça en fait du contenu original partagé. Merci d’être là pour me lire :)
Alors, si je devais vous demander UNE chose après cette année passée avec vous, ce serait votre feedback.
Qu’est-ce que vous avez aimé lire le plus ?
Qu’est-ce que je pourrais faire mieux pour vous ?
Qu’est-ce que vous pourriez vouloir voir davantage à l’avenir ?
Envoyez-moi un petit message svp : on va faire ça ensemble.
Prenez soin de vous,
Jean-Marie Caillaud, de WorkMeTender