WMT #24 - Ça fait peur
Les meilleurs outils RH. Les extravertis au pilori ? L'érosion d'une équipe Recrutement. Diversité & Performance ? La Gamification, toujours.
Je suis peut-être un papa, mais pour mon calendrier annuel j’ai gardé mon âme d’enfant : maintenant que notre dernier gros événement est passé, j’ai les yeux rivés sur Halloween.
Alors ici on est assez enthousiastes, on met les décos : à la maison, dans le quartier, et au bureau.
Pour vous dire si c’est du sérieux, en 2019 j’avais gagné le prix du meilleur costume du coworking ;-)
Depuis toutes ces années où je suis à mon compte, c’est peut-être ce qui me manque le plus : la vie d’entreprise et ces petits moments de partage.
Heureusement, maintenant j’ai John Hazelton avec moi.
Bon, c’est sûr, travailler avec un Anglais c’est un peu un film d’horreur tous les jours : il suffit de parler de bouffe.
Rien que l’autre jour, on a commandé des pizzas au bureau et il en a pris une avec de l’ananas dessus. Sans commentaire.
Et si on parlait plutôt de Recrutement, de Marque Employeur, et de Psychologie du travail :
→ Quoi de neuf dans ces domaines ?
Recrutons des gens extravertis
Et trompons-nous !
Ce n’est pas naturel d’être candidat, c’est un exercice.
Et pourtant, certains ont un avantage sur les autres : celui d’être extraverti.
En quoi est-ce un avantage ?
Déjà, les personnes extraverties ont le pouvoir de vous faire passer un bon moment. On aime tous passer un bon moment.
Et pour un recruteur introverti et peu chevronné en entretien, un candidat extraverti pourrait également paraitre très sûr de lui.
Et on a tendance à associer “confiance en soi” avec “compétence”.
Ce qui pourtant est complètement décorrélé.
On peut avoir confiance en soi et n’avoir aucune idée de ce que l’on est en train de faire, comme l’on peut connaitre très bien son sujet et douter de ses compétences.
Le fameux “syndrome de l’imposteur” dont on parle souvent en est un exemple.
(attention cependant, sur Linkedin beaucoup de personnes se réclament du syndrome de l’imposteur : soyons honnêtes, penser que l’on est un imposteur ne veut pas systématiquement dire que l’on n’en est pas un)
Mais l’extraversion, ne serait-ce pas une forme de leadership ?
Ne serions-nous pas tous plus heureux et plus productifs, si nous avions tous cette aisance du “small talk”, ce réservoir de bonnes réparties, et cette envie de se confronter à autant de nouvelles sensations que possible ?
Et bien, non. Du moins, ce n’est pas ce que nous dit une recherche de 2024 sur le sujet de l’Université de Turku, en Finlande.
Si l’extraversion est très fortement corrélée avec la performance professionnelle sur certains métiers où elle est utile (par exemple, pour beaucoup de fonctions commerciales impliquant de faire de la prospection, c’est un facteur aidant d’aimer parler à de nouvelles personnes), l’extraversion n’est que faiblement corrélée avec beaucoup de métiers ne nécessitant pas autant d’interactions sociales.
D’ailleurs, la plupart des tests de personnalité du marché sont assez faiblement corrélés avec la performance professionnelle (voire pas du tout, mais c’est ce qui arrive quand on a un département marketing qui reçoit plus de fonds que le service R&D).
Alors quelle est la morale de cette (histoire) recherche ?
Il faut tenir compte de l’extraversion des candidats non pas comme d’un critère systématique de réussite sur un poste, mais plutôt comme d’un critère à contrôler en entretien.
Si l’on se laisse embarquer par l’extraversion d’un candidat, on risque :
De se soumettre à l’effet de Halo (ni un jeu video, ni une chanson de Beyonce) : un biais qui veut que lorsque l’on trouve une personne “bien” en entretien, elle nous paraisse d’un seul coup “bien sous tous rapports”, allant même jusqu’à éclipser ses manques et ses défauts pour le poste.
De discriminer involontairement contre les profils introvertis, qui en comparaison pourront paraitre moins à l’aise, moins compétents, et vous laisser un moins bon souvenir de votre entretien ensemble.
Mais bon, qu’est-ce que la science face à un beau sourire et une bonne poignée de main ?
Une base de données d’outils RH
“Oh, on aurait bien besoin d’un outil qui sait faire [A] pour s’occuper du sujet [B]”
Hold my coffee: connaissez-vous Stakkd.tech ?
Stakkd, c’est une base de données d’outils sélectionnés un par un par Jessie Schofer et son équipe.
D’ailleurs, Jessie sera avec nous pour un épisode des TTDTTT Mardi 5 Novembre. Je vous en reparlerai d’ici là.
A garder dans nos favoris !
D’ailleurs, en parlant des Two Tired Dads…
Two Tired Dads Talk Talent & Tech
La semaine prochaine John et moi recevrons le phénoménal Pierre-Arnaud Bouyer, Head of Talent Acquisition chez BackMarket.
Pierre-Arnaud et moi on se connait depuis les bancs de la fac. Alors on a bien rigolé quand John m’a dit “hey il faut que je te présente PA, c’est quelqu’un de super !”.
Comme quoi 2024 c’était une année qui était faite pour qu’on se retrouve.
Et Mardi 22/10 à 14h15, on parlera en live sur Linkedin d’un sujet stratégique :
Comment s’assurer que vote équipe Talent Acquisition reste pertinente dans le temps ?
Moi j’y serai. Et vous ?
Ça s’est passé sur Linkedin
Arnaud Bessagnet parle de l’impact de la Diversité sur la performance d’entreprise, et les études montrent que ce n’est pas forcément ce qu’on pense !
Adrien Moulias lance le débat sur 2 façons de faire pour l’expérience candidat,
John Hazelton a mis en images les migraines en recrutement, et ça nous a bien fait rire,
Joanna Bouy a imaginé la couverture d’un magazine de Recruteur,
Simon Baron a écrit un profil de candidat que j’ai adoré.
“Le meilleur dirigeant est celui qui a assez de bon sens pour choisir les bonnes personnes pour faire ce qu’il veut accomplir,
et assez de maitrise et de soi pour ne pas s’ingérer dans leur travail pendant qu’ils le font.”
(Theodore Roosevelt)
Remerciements :
Merci à vous qui valorisez mon travail à travers nos échanges ici ou sur Linkedin, et particulièrement celles et ceux que j’ai vu passer Amélie Fray, Florent Letourneur, Rassam Yaghmaei, Cécile Balta, Manon Manzanares, Flavien Coronini, John Murat, Amélie Citry, Candice Malherbe, and the brilliant Melody Andrade.
🔥 Mention spéciale aux 167 inscrits à notre event d’hier 😱🤩🙌
On débriefe la semaine prochaine.
C’est tout pour aujourd’hui ! Si ça vous a plu, pensez à partager à vos collègues !
💡 D’ailleurs, je vous avais parlé de la gamification (le fait de mettre du jeu dans le travail) la semaine dernière, et je vous avais dit que ça boostait l’engagement des collaborateurs.
Pas trop de surprise, les jeux : c’est fun.
Mais saviez-vous que la gamification, quand bien appliquée, peut booster la productivité d’une entreprise jusqu’à +50% ?!
Alors, tout le monde parle de gamifier le processus de recrutement pour l’expérience candidat, mais qui va proposer de gamifier l’activité des recruteurs ?
Prenez soin de vous,
Jean-Marie Caillaud, de WorkMeTender